Au théâtre, il n'y a rien à comprendre, mais tout à sentir. Louis JOUVET

vendredi 10 octobre 2014

Le saxophoniste

Nos comédiens ont du talent.
Voici pour s'en convaincre un texte écrit par Pierre VILHELM.
Ce texte a été joué dans le spectacle "Bas les masques"

"C’est pas si sûr, susurre, soucieux, l’huissier consciencieux à son sous - fifre pensif. Ca suscite une succession de questions en suspens qui s’imposent. Certes, Francis, le saxophoniste stéphanois, a subi la séduction de Sophia, l’ensorceleuse sylphide, assise sur la suspension de sa 605 surbaissée. Sur ce, soucieux de son innocence tel Saint François d’Assise, il resta sur la défensive et s’efforça sincèrement de s’enfoncer dans une sieste silencieuse sur son sofa, afin d’effacer l’effet funeste et superflu. Ce ne fut pas si facile ! Son essai d’assoupissement, factice, resta hélas sans succès et cessa en sursaut. Des pulsions sexuelles sournoises, insensées s’immisçaient en feu d’artifice dans ses sens en détresse. Il s’extasiait avec ravissement sur les seins lascifs et les fesses somptueuses de la sulfureuse Circé, à la sveltesse ciselée au fitness, et qui s’esclaffait sans façon devant son faciès expressif et simiesque. Soumis à ce stress incessant, excessif, sûrement perçu au sismographe, cette espèce d’escogriffe impulsif, a-t-il, au supplice, sacrifié, furtif, à sa salacité ? En bref, est-il resté sur sa faim ou a-t-il défait son falzar et déficelé son calecif et dégrafé le sous-tif de la pouffiasse ?  Suspense intensif et sans fin…."
Texte déclaré à la SACD